L’histoire des rues du quartier Milton Parc

Rue Prince-Arthur vue de l'Avenue des Pins (ancienne carte postale)

Rue Prince-Arthur vue de l'Avenue des Pins (ancienne carte postale)

1. Le quadrilatère de la CMP

2. Les rues avoisinantes dans le quartier Milton Parc (Ghetto McGill)

à l'ouest:

à l'est :

au sud:

L'ORIGINE DES NOMS DES RUES DU QUARTIER MILTON-PARC

rue Milton:
Probablement du poète anglais John Milton (auteur de " Paradise Lost" ) (1608-1674).

rue Prince-Arthur:
Prince Arthur, duc de Connaught (1850-1942), troisième fils de la reine Victoria, neuvième gouverneur général du Canada de 1911 à 1916. Il fait partie du premier bataillon des fusiliers à Montréal en 1869.
Ancien nom: rue Bagg

avenue des Pins:
Trois voies (Elm, Cedar et Pine) sont ouvertes suite aux plans d'aménagement du Mont Royal par Frederick Law Olmsted en 1875. La voie Pine intègre la rue de l'Hôtel-Dieu, cette dernière cédée à la Ville en 1864 par les religieuses Hospitalières de Saint-Joseph qui avaient fait construire l'Hôtel-Dieu sur la rue Saint-Urbain entre 1859 et 1860.

rue Hutchison:
Cette voie est ouverte à travers la terre de la famille Hutchison qui en était propriétaire dès 1815.

avenue du Parc:
Cette voie longe le parc Mont-Royal entre l'avenue des Pins et l'avenue Mont-Royal. Au sud de la rue Sherbrooke, elle devient la rue de Bleury, nommée d'après Jean-Clément de Sabrevois, sieur de Bleury. Autrefois, cette dernière était plutôt nommée rue St-Pierre puisqu'elle rejoignait la rue Saint-Pierre, qui existe toujours au sud de la rue Saint-Antoine, par un petit pont sur la rivière Saint-Martin.

rue Jeanne-Mance:
Jeanne-Mance (1601-1673) de Langres en France, membre de la Société Notre-Dame, arrive en mai 1641 avec Chomedy de Maisonneuve et ils fondent ensemble Ville-Marie en 1642. Jeanne-Mance construit son premier Hôtel-Dieu dans la colonie. L'hôpital est déménagé sur la rue Saint-Paul et ensuite sur la rue Saint-Urbain sous la direction des religieuses de la Flèche.
Anciens noms: avenue de l'Hôtel-Dieu et Upper Saint-Urbain

rue Léo-Pariseau:
Le docteur Léo-Errol Pariseau (1882-1944), un des pionniers de la radiologie au Canada, enseigne à l'école Polytechnique. Dès 1919, il dirige le service de radiologie de l'Hôtel-Dieu. Il était à son époque le spécialiste francophone de l'histoire des sciences et de la médecine.

rue Sainte-Famille:
En 1730, MM. Benoît et Gabriel Basset cèdent leur propriété connue sous le nom de Terre de la Providence, et plus tard Mont Sainte-Famille, aux religieuses de l'Hôtel-Dieu qui ouvrent cette voie vers 1862.

rue Durocher:
Simon-Hyppolite Durocher (1774-1853) est veuf depuis douze ans lorsqu'il trace et cède à la Ville cette voie où il habite.

rue Aylmer:
Matthew Whitworth-Aylmer (1775-1850), homme militaire et cinquième baron d'Aylmer, est gouverneur général de l'Amérique du Nord britannique de 1830 à 1835. Vers 1833, au nord de la rue Sainte-Catherine, une partie de la propriété du docteur Louis-Benjamin Berthelet (1796-1847) est divisée en lots et on ouvrira les rues Berthelet (une partie du boulevard de Maisonneuve), Mayor, City Councillors et Aylmer. Cette dernière ne sera une rue publique qu'à partir de 1949.
Ancien nom: rue Shuter

avenue Lorne et Lorne Crescent:
John Douglas Sutherland Campbell, marquis de Lorne, puis duc d'Argyle (1845-1914), écrivain, est gouverneur général du Canada de 1878 à 1883. Il épouse la princesse Louise (Caroline Alberta), quatrième fille de la reine Victoria, qui a laissé son nom à la province d'Alberta et au lac Louise à Banff.

rue Université:
Cette voie mène à l'Université McGill. Elle a été en partie cédée par les héritiers de Sir Thomas Philipps.

rue Saint-Urbain:
En 1653, on concède à Urbain Tessier, dit Lavigne (1624?-1689), colon natif d'Anjou en France, scieur de métier, une vaste terre en dehors de Ville-Marie. Pour s'y rendre, il doit y aménager un chemin et un pont au-dessus de la petite rivière Saint-Martin (aujourd'hui rue Saint-Antoine). Ce chemin sera plus tard la rue Saint-Urbain.

rue Clark:
Le plus important propriétaire foncier de l'île de Montréal au XIXe siècle après les Sulpiciens, le notaire et juge de paix, Stanley Clark Bagg (1820-1873) et son fils et héritier, Robert Stanley Bagg, cèdent plusieurs voies dont les rues Clark et Bagg près de l'Hôtel-Dieu et plus au nord, la rue Fairmount.

rue Guilbault:
Nommée d'après le propriétaire du jardin Guilbault, un parc d'attraction populaire au XIXe siècle, situé dans les secteurs des rues Saint-Laurent et Saint-Urbain.

rue Basset:
En 1672, le notaire et arpenteur Bénigne Basset (1639-1699) trace les premières rues de Montréal. Sa fille Marie-Angélique est religieuse Hospitalière de Saint-Joseph. Ses frères Gabriel et Benoit, demeurés célibataires, lèguent leurs biens à la communauté et c'est sur une partie de leur terre, dite la Providence, que l'Hôtel-Dieu est construit en 1865.

boulevard St-Laurent:
Ouvert vers 1680 sur un fief concédé par Maisonneuve à Lambert Closse (1618-1662), il s'appelle d'abord rue Saint-Lambert. Suite à la fondation du village de Saint-Laurent en 1720, cette voie devient le chemin Saint-Laurent qui relie la ville. En 1792, suite à une proclamation du gouverneur du Bas-Canada, la ville se divise en deux quartiers, est et ouest, délimités par la rue Saint-Laurent. En 1905, le conseil municipal officialise le nom du boulevard Saint-Laurent. En 1914, avec l'accord des religieuses de la Congrégation Notre-Dame (fondée par Marguerite Bourgeoys), qui possèdent des terrains au sud de la rue Notre-Dame, il se prolonge jusqu'au fleuve Saint-Laurent. Il traverse dès lors toute la largeur de l'île de Montréal, du fleuve jusqu'à la rivière des Prairies.

rue Sherbrooke:
Le militaire Sir John Coape Sherbrooke (1764-1830), lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Ecosse de 1812 à 1816, est nommé gouverneur en chef de l'Amérique du Nord britannique de 1816 à 1818. La rue Sherbrooke est l'une des plus longues de la ville et traverse celle-ci de l'est à l'ouest. Elle demeure longtemps la limite nord de la ville et devient vite un lieu de privilège et d'élitisme. De nombreuses maisons de santé et d'enseignement s'y établissent au XIXe siècle.

Bibliographie
Madame Cécile Grenier est membre-fondatrice de Sauvons Montréal, membre du juré des Prix Orange et Citron et du Comité consultatif de Montréal sur la protection des biens culturels. Elle est lauréate du prix d'Excellence de l'Opération patrimoine populaire.

Elle a écrit en collaboration avec Josh Wolfe "Explorer Montréal", un guide architectural et historique qui offre 17 circuits de visites de quartiers. La visite de la CMP se fait avec l'aide du circuit "Université McGill et son quartier" et du circuit "Saint-Louis, carrefour des nations".

Tiré en partie de: "Les rues de Montréal: Répertoire historique", Éditions du Méridien, 1995.